Histoire communale

Antiquité

Augan semble remonter à la plus haute antiquité, et paraît avoir été, dès les premiers siècles de notre ère, une station militaire ou un camp romain.

Cette origine est illustrée par son nom lui-même que nous voyons écrit au IXème siècle ALCAM ou ALGA, ce qui signifie en breton le camp.

René
      KERVILER : Armorique et Bretagne. Honoré Champion, Librairie. 1892. pl.III p221 
René KERVILER : Armorique et Bretagne. Honoré Champion, Librairie. 1892. pl.III p221 

Elle est confirmée par des traces que les Romains ont laissées de leur séjour (murs, fours et puits en briques à crochets, tombelles, monnaies, etc...) dans les landes des environs d'Augan, et par l'existence de voies romaines, dont on trouve des vestiges sur ce territoire.

L'une de ces voies, connue aujourd'hui sous le nom de terrain corsal, traversait Ruffiac et Réminiac, se dirigeait sur Augan, puis de là vers Plélan, en passant par "Le Bois du Loup" et Beignon... mais on n'en trouve plus de trace sur le terrain.

Une autre allait de Ploërmel à Guer. On en voit de nombreuses traces à l'extrémité Nord des "Bois de Beaurepaire", près de "Trieux", et dans les landes du "Bois du Loup". Cette ancienne route porte encore le nom de "Chemin des Blatiers".

René KERVILER : Armorique et Bretagne. Honoré Champion, Librairie. 1892. pl.IV p227
René KERVILER : Armorique et Bretagne. Honoré Champion, Librairie. 1892. pl.IV p227

Haut Moyen Âge

Au commencement du IXe siècle, Augan était un bourg considérable, situé dans la partie de l'ancienne Armorique, appelée "Pontrecoët", puis par abréviation "Porhoët" (pays au-dessous du Bois), s'étendant au Sud de l'immense forêt de Brésilien ou Brocéliande, aujourd'hui appelée "Forêt de Paimpont.

On parlait alors la langue bretonne dans tout ce territoire, comme le prouvent tous les noms cités à cette époque, qui sont tous bretons.

Ce ne fut que vers le IXe siècle que la langue française s'implanta dans cette région. Les noms propres furent alors françisés en partie et se composèrent souvent de deux noms soudés ensemble, l'un français, l'autre breton, ainsi le "Bois Hellio" pour "Coët Hellio" (Bois du Lierre); "La Ville Rio" pour "Kerrio" (Le village froid).

Dans l'histoire de l'Abbaye de Redon (fondée en 823) du IXe siècle au XIIIe siècle, il est fait mention, bien des fois, de la paroisse d'Augan, de son église, de ses châteaux et de ses habitants.

Augan est appelé Alcam depuis 834 jusqu'à 875, et Algam jusqu'à 1131.

Il est indiqué comme "Plebs condita", nom donné aux paroisses fondées dès les premiers temps de l'établissement du Christianisme en Armorique, et plus importantes que la simple plebs, comprenant un territoire divisé en plusieurs trèves ou frairies, ayant une origine romaine ou militaire, et placées généralement dans le voisinage des voies romaines.

Un des villages actuels d'Augan, "Gerguy", ancienne paroisse, existait dès le Vème siècle. Ce fut là que Saint Armel, venu de Grande-Bretagne pour évangéliser l'Armorique, s'établit vers l'an 520, avant d'aller se fixer au lieu qui depuis porte son nom: Ploërmel.

Cette localité de "Gerguy", dont les historiens ont francisé le nom, en l'appelant "Guibourg" (Bourg de Guy, Ker-Guy), était alors, selon la chronique, entourée de bois et appartenait à un riche seigneur, nommé Guy, qui fut l'hôte de Saint-Armel.

Depuis le IXe siècle, et durant 400 ans, on ne retrouve rien de précis sur l'histoire d'Augan. Ce pays, comme toute la Haute-Bretagne, fut successivement bouleversé par les différentes invasions des normands, qui après avoir été repoussés une première fois, à la suite de la victoire remportée sur eux à Questembert, en 890, par le Duc Alain Le Grand, s'établirent définitivement dans le "Pontrecoët" en 919.

Moyen Âge

Jusqu'au commencement du XVème siècle, l'histoire d'Augan se réduit à quelques faits généraux et présente fort peu d'événements locaux. On retiendra néanmoins que l'église d'Augan fut construite et fondée sous le patronage de Saint-Marc vers l'an 1150 par les Montauban, ramage des Rohan, qui possédaient dès le XIème siècle la seigneurie du "Binio".

Nous savons aussi que la plupart des châteaux actuels d'Augan existaient dès cette époque.

La date de la construction de l'église en 1150 est indiquée par les pièces de monnaie trouvées dans les fondations lors de la démolition en 1868.

L'ancienne église était construite dans l'ancien cimetière, là où se trouve aujourd'hui Timbre FM (l'ancienne poste).

Le vieux presbytère, qui se trouvait au lieu-dit "Primeterre", route de Campénéac, fut détruit en même temps que le château de "Gerguy", par les Huguenots, vers 1595.

Vue d'Augan (au centre) sur la Carte de Cassini en couleur (feuilles gravées et aquarellées), issue de l’exemplaire dit de «Marie-Antoinette» du XVIIIe siècle.
Vue d'Augan (au centre) sur la Carte de Cassini en couleur (feuilles gravées et aquarellées), issue de l’exemplaire dit de «Marie-Antoinette» du XVIIIe siècle.

Révolution

Jusqu'à l'époque de la Révolution de 1789, les intérêts des paroisses rurales étaient gérées par une Commission dite "Générale ou Conseil Général de la Paroisse", composée de notables.

Après 1790, Augan dispose d'un Conseil Municipal ayant à sa tête un Maire.

A cette époque, il y avait 2 555 habitants à Augan (en comprenant les villages rattachés à Porcaro).

Le 21 février 1790, fut élu le premier maire d'Augan: Pierre EONO, boulanger au bourg. Le premier secrétaire-greffier fut Mathurin LE LUEL, membre du Conseil Municipal.

XXe Siècle

Vers 1900, expropriation de 568 hectares au Nord-Est pour l'extension du Camp de Coëtquidan, ainsi que le château du "Bois du Loup".

Fin avril 1931, alimentation en électricité.

Pâques 1969, alimentation en eau potable (Syndicat de Monteneuf).

En lire plus...

Le livre Histoire d'Augan rédigé par l'abbé Gabriel Bernard (prêtre et rédacteur de l'Echo d'Augan de 1987 à 2003) retrace de manière détaillée l'histoire de la commune des origines à nos jours à partir des sources officielles et paroissiales. Il est en vente à la librairie La Grange aux Livres.

Vous trouverez également des articles très fournis sur l'histoire d'Augan et des communes aux alentours sur cette page de l'Encyclopédie de Brocéliande